On doit à ce psychologue trop peu connu deux concepts essentiels en pédagogie. D’abord celui de la médiation. La médiation est apportée par l’adulte, médiateur entre le monde et l’enfant ; plus les médiations seront riches pendant l’enfance, plus l’intelligence se développera. Ensuite, celui de la ZPD (Zone Proximale de Développement) : l’aide que l’adulte apporte à l’enfant, son « travail » de médiateur, doit se situer juste au-dessus du niveau de développement du jeune, à N+1 si l’enfant est à N. Ce que l’enfant parvient à faire aujourd’hui avec l’adulte, il saura le faire seul demain, affirmait Vigotsky. Voilà un concept à faire connaître aux nouveaux formateurs, qui ont souvent tendance à travailler au niveau N+3 ou N+4 ! Si l’on croit les théoriciens de l’éducabilité cognitive, les médiations peuvent s’exercer à tout âge, on peut rattraper les médiations qui ont manqué pendant l’enfance (concept de « modifiabilité »), théorie tout à fait encourageante pour un formateur de CFA !
Mais tout cela nous fait comprendre aussi qu’individualiser l’enseignement pour que le jeune construise ses connaissances, ce n’est pas placer cinquante jeunes devant des PC et les livrer à eux-mêmes et que l’autonomie s’acquiert et ne se décrète pas.
Les conditions d’apprentissage au PPR (pas plus de 8 jeunes par formateur) et en classe inversée (pas plus de 12 jeunes) rendent les médiations possibles.